La dermopigmentation ou comment dissimuler ses cicatrices post-chirurgicales

Le 27/06/2016 à 12h00 - Dossiers esthétique

Le tatouage médical, également appelé dermopigmentation , est pratiqué pour cacher une cicatrice ou pour donner l’illusion de l’existence d’un sein après son ablation pour soigner un cancer.

Objectif du tatouage médical
Comme pour les tatouages semi-permanents, la dermopigmentation est réalisée avec des pigments qui sont injectés sous la peau au moyen d’un dermographe (appareil pour réaliser des tatouages). Dans le cas du tatouage médical, on opte pour des pigments végétaux et minéraux. Ces derniers colorent toute la zone endommagée à traiter afin qu’elle se fonde parfaitement à la carnation naturelle et que les défauts deviennent de ce fait totalement invisibles. La dermopigmentation est très pratique pour effacer des cicatrices, supprimer des tâches, redessiner la masse capillaire ou la pilosité (sourcils, cils…) qui s’est affinée ou a disparu au cours d’une chimiothérapie ou une maladie. La dermopigmentation intervient également lors de la finalisation d’une reconstruction mammaire, rendue nécessaire dans le cadre du traitement du cancer des seins. Le tatouage consiste alors à tracer une aréole ou un mamelon là où il n’en existe plus et à colorer ceux de l’autre sein pour harmoniser les couleurs. Pour autant, les oncologues ne sont pas tous au courant de l’existence du tatouage médical alors que d’autres ne le proposent juste pas et ce, bien qu’il soit sans aucun danger pour la patiente. Il faut enfin savoir que la dermopigmentation est concurrencée par le greffe de la peau pratiqué par certains médecins à la fin de la reconstruction mammaire. Le greffe est jugé beaucoup plus naturel au niveau des résultats esthétiques sur le long terme. Toutefois, au niveau de son entretien, il y a beaucoup plus de contraintes en comparaison au tatouage médical. De plus, le greffe engendre une cicatrice sur la zone où la peau a été ôtée.
Les limites du tatouage médical
Concernant la reconstruction mammaire, le tatouage médical est déconseillé si la peau est fine, endommagée ou que la cicatrice est trop profonde. La raison en est que les pigments s’accrochent difficilement au derme et dans ce cas, les couleurs ne tiennent pas. Catherine Grognard indique également dans son ouvrage « Tatouage et maquillage réparateurs » paru en 2008 aux éditions Arnette que les tatouages réalisés sur les paupières et au niveau des aréoles mammaires sont assez fragiles et risquent de disparaître plus rapidement que ceux effectués sur les autres parties du corps. Autre point à savoir, le PH de la peau est parfois agressif pour les pigments végétaux et minéraux. Il en est de même pour quelques substances qui parsèment la vie quotidienne de certaines personnes : les pigments de la dermopigmentation les supportent difficilement. C’est le cas du chlore de la piscine. Résultat, il y a des patientes qui nécessitent de faire plus souvent des retouches alors que normalement, deux visites annuelles chez le tatoueur est suffisantes. Ceci pour dire que l’efficacité du tatouage médical dépend d’une personne à une autre. D’autre part, le tatouage médical n’est pour le moment pas réglementé ce qui exige d’être vigilant lors du choix du tatoueur. Certains sont d’ailleurs spécialités dans la réalisation de la dermopigmentation après une formation. Les esthéticiennes pratiquent également ce traitement. Enfin, le coût est remboursé par la sécurité sociale si le tatouage est effectué à l’occasion d’une Affection de longue durée exonérante (ALD).