La disparition programmée de l'épilation intégrale
Le 06/01/2014 à 06h37 - Infos esthétique
Manifestement, l’épilation intégrale est devenue la norme esthétique auprès des femmes. De ce fait, on ne s’étonne plus de constater qu’une grande majorité opte pour ce style, inscrit dans la tendance depuis maintenant quelques années. Toutefois, cette mode semble s’essouffler. Les signes de cet essoufflement sont encore discrets, mais se précisent progressivement. Les mobilisations et différentes statistiques vont dans le même sens : l’épilation intégrale, imposée dans les habitudes du public par l’industrie du porno, est en train d’être passée de mode.
La côte de l’épilation intégrale en chute libre
Gwyneth Paltrow est l’une des gourous du mouvement anti-épilation intégrale. L’actrice enchaîne d’ailleurs les déclarations prônant la fin du diktat du « totalement clean sous la ceinture » et en faveur d’un retour au naturel comme dans les 70’s. Lors d’un passage sur le plateau du Ellen Degeneres Show, Gwyneth Paltrow assume son choix en confiant qu’elle ne pratique pas l’épilation, quel que soit le style.
Mais au final, Gwyneth Paltrow n’est pas la seule à tourner le dos à l’épilation intégrale. L'agence UK Medix a réalisé un sondage en ligne pour mettre à jour les statistiques disponibles dans le domaine de l’épilation : 1 870 femmes ont participé à l’enquête dont un peu moins de la moitié (45 %) indiquent ne plus recourir aux épilations.
Par ailleurs, 61 % de celles qui continuent de s’épiler avouent ne plus pratiquer l’épilation intégrale au profit d’un style beaucoup plus proche du naturel. Toujours sur ces 61 % qui disent non à l’épilation intégrale, 62 % ont fait savoir que leur partenaire approuve leur choix.
Les hommes également semblent aujourd’hui préférer un retour au naturel. En avril 2013, l’enseigne de cire à épiler Nads a dirigé une enquête auprès de la gent masculine. L’objectif était de savoir les préférences dominantes chez les hommes concernant la pilosité pubienne des femmes. La majorité s’est prononcée en faveur d’une épilation partielle : 43 % ont indiqué apprécier triangle et 17 % ont confié préféré le ticket de métro. L’épilation intégrale ne récolte que 12 % des votes.
Un lobbying anti épilation intégrale
Le « Bush Project » était un projet visant à faire prendre conscience aux femmes, surtout les jeunes, de l’existence d’autres styles d’épilation. Le projet a été initié vers octobre-novembre 2013 par l’agence de communication Mother London dirigée par Liam Fay-Fright. À l’occasion, l’agence s’est entourée de plusieurs associations féministes. Le projet consistait à photographier le pubis de 93 femmes volontaire et ainsi démontrer à l’opinion publique que le design de la pilosité pubienne est multitude et non unique. De ce fait, il n’y a aucune honte à avoir des poils. Voilà le message que les organisateurs souhaitaient faire passer. Les photos, prises par Alisa Connon, ont ensuite été rassemblées sur une affiche de promotion, tirée en plusieurs exemplaires à faire circuler partout. Des copies ont également été publiées sur Facebook. Malheureusement, le réseau social les a bloquées. D’une façon générale, les internautes, les médias et le grand public ont bien accueilli cette campagne de sensibilisation.
En matière d’épilation intégrale, on s’achemine donc vers la fin d’une ère qui a duré plus de 30 ans et pendant lequel un pubis glabre était synonyme de propreté, féminité et érotisme.