La folie de la chirurgie esthétique en Corée du Sud
Le 18/08/2014 à 07h40 - Dossiers esthétique
La ferveur à l’égard de la chirurgie esthétique en Corée du Sud a débuté durant la crise financière asiatique de 1997, qui éclatât alors que le dragon coréen était en pleines expansions économiques. En moyenne, il est réalisé 16 opérations pour 1000 habitants en Corée ce qui fait du pays le détenteur du record du monde de chirurgie esthétique.
La chirurgie esthétique, une pratique courante en Corée du Sud
Un cinquième des Coréennes se lancent dans la chirurgie esthétique. La plupart des postulantes au bistouri désirent une double paupière. Cette dernière est une intervention extrêmement répandue tant et si bien que pour beaucoup, elle ne relève plus de la chirurgie. D’ailleurs, les chirurgiens réalisent l’opération comme s’il s’agit d’un pansement de routine. Il faudra néanmoins débourser environ 700 euros pour traiter les deux yeux.
Lorsque l’on se rend dans le quartier aisé de Gangnam à Séoul, on trouve près de 1 000 cliniques spécialisées dans les opérations de chirurgie esthétique. Dans la capitale coréenne, le gros de la clientèle appartient à la tranche d’âge 19 - 49 ans. Les chirurgiens coréens réalisent en moyenne 10 opérations quotidiennes du lundi au samedi. Les hommes ne sont pas en reste. Certains se plaisent à accumuler les opérations. Voici un exemple de programme : après une injection de silicone pour corriger le nez, on passe au « sourire permanent », une intervention très à la mode en ce moment. Elle consiste à relever le bout des lèvres. Pour finir, on reçoit par injection une boule de graisse sous les yeux afin de corriger le regard afin qu’il soit rieur.
Elle pèse lourd dans la réussite professionnelle en Corée
La banalisation des contrats précaires et la concurrence accrue dans le milieu professionnel ont contribué à imposer la chirurgie esthétique dans la société coréenne. Malgré leur haut niveau d’étude, les étudiants sud-coréens n’accèdent pas toujours à la réussite sociale. Booster sa confiance en soi et accroître ses opportunités professionnelles, voilà les raisons fondamentales qui motivent les jeunes coréens à s’offrir un nouveau visage. Il existe également des métiers où la chirurgie est un passage obligé. Par exemple, des cliniques offrent au visage de ses patientes les différents traits caractéristiques des hôtesses très appréciés des compagnies aériennes. Ces traits changent d’une compagnie à l’autre.
Un canon de beauté féminine exigeante pour se faire embaucher
En Corée, la femme parfaite répond à un critère bien strict pour ce qui est de son visage : il doit avoir notamment un profil en S ou en V avec des proportions précises, toutes ces caractéristiques étant présentées durant la formation des futurs chirurgiens esthétiques. Cette image de la femme idéale commence à s’ancrer dans la société vers la fin des années 90 à une période où les femmes ont cherché à concurrencer sérieusement les hommes pour des postes en temps partiel ou des CDD. Progressivement, le visage s’est élevé au rang de critère d’embauche au même titre que les diplômes ou l’expérience.
Boum du tourisme médical axé sur la chirurgie esthétique en Corée du Sud
La chirurgie esthétique sud-coréenne attire les étrangères en raison de la diversité des offres (le pays propose même une chirurgie esthétique orthopédique), des tarifs raisonnables et de savoir-faire du personnel local. Le gros de la clientèle vient d’Asie, dont deux tiers de Chine. Le gouvernement sud-coréen estime que ce secteur du tourisme permettra au pays d’engranger 3 milliards de revenus en 2020.