Que penser des cosmétiques en pharmacie?

Le 11/03/2013 à 08h00 - Esthétique business

Dans notre pharmacie habituelle au coin de la rue, fleurissent des rayons dédiés aux produits cosmétiques de la crème miracle qui vous fait perdre deux tailles en dormant au vernis à ongles rouge cerise. Ainsi, entre deux boîtes de Doliprane et un sirop pour la toux, on peut voir passer sur le comptoir un fond de teint pour peaux sensibles et un rouge à lèvres hydratant. Mais qui peut bien rentrer dans une pharmacie pour se refaire une trousse à maquillage? L'officine n'est-elle pas le lieu où l'on rentre avec le nez qui coule ou le gamin malade sous le bras avec une seule idée en tête :  sortir le plus rapidement possible avec le remède miracle?

Quelques proportions

Le marché de la vente de maquillage en pharmacie est assez restreint pour le moment, et se cantonne à 4% de la vente de maquillage. Pas de quoi chambouler la répartition des articles sur les réseaux de distribution. Cependant, 4% du marché , cela équivaut tout de même à plus de 3 millions de produits vendus dans les pharmacies françaises.

Quels produits se vendent le plus?

Deux tiers de ces trois millions sont des produits pour le teint : fond de teint, poudre, crème teintée... On comprend alors mieux les arguments d'achat des clientes qui veulent un fond de teint adapté à leur peau sensible ou allergique à un des composant des produits vendus en grande surface ou en parfumerie. Mais cela supposerait que les articles vendus aient tous une qualité paramédicale que l'on ne retrouve pas en parfumerie. Or c'est loin d'être le cas, on retrouve beaucoup de produits identiques à ceux vendus en grande surface. Il s'agit peut être d'une association d'idées de la part des clientes qui pensent qu'un produit vendu en pharmacie est forcément meilleur pour sa santé.

Le dernier tiers est consacré au maquillage des yeux, des lèvres et du vernis à ongle. Là ça se vent moins bien. Autant le format et la texture du fond de teint pouvaient rappeler une crème de soin et donc favoriser l'association d'idées des clientes, autant pour les autres produits, la tâche s'annonce plus compliquée. Les pharmacies essaient de se démarquer en proposant des produits spécifiques à caractère paramédical tels que des mascaras adaptés aux porteurs de lentilles, des rouges à lèvres qui hydratent les lèvres et des vernis à ongles durcissant. 

Pourquoi aller acheter son maquillage en pharmacie?

La profession ne compte pas sur ce segment pour faire grimper ses bénéfices de façon exponentielle, mais pour s'assurer un complément de revenus et surtout poser un pied plus assuré dans l'immense marché des soins cosmétiques (crèmes en tout genre, savons spécifiques...) où elle est déjà bien implantée. 

Cela se ressent dans le packaging des produits de maquillage. Souvent très austères et peu accrocheurs, tout est fait pour rappeler des produits de soin cosmétiques, or est-ce vraiment ce que l'on demande à un fard à paupière ou à un crayon noir?

Par contre, contrairement aux idées reçues le maquillage est en moyenne moins cher qu'en grande surface (-10%) et moins cher qu'en parfumerie (-20%) environ, à qualité égale. C'est peut-être un argument d'achat supplémentaire.

On peut raisonnablement penser le coeur de métier d'une pharmacie est de vendre des médicament et que le maquillage doit être la chasse gardée des parfumeries. Mais on peut également envisager que les pharmacies abordent la question du maquillage sous un autre angle que celui de l'esthétique pur et dur...